Lui, je l'ai connu grâce à McGonagall. À mon arrivée à Poudlard, ou plutôt à ma prise de fonction en septembre 2059, elle m'avait prévenue « Mon petit, un conseil et un ordre, évitez les couloirs du troisième étage et la tour de Gryffondor les nuits de Pleine Lune. » Et elle m'avait expliqué, en me faisant jurer le secret le plus carabiné. Après tout, il valait mieux que je sache ce que je risquais, puisque j'étais la seule à faire le ménage dans ce château -les Elfes de Maison m'aidant parfois mais n'y étant absolument pas obligés. Et ainsi, j'avais fait la connaissance de Gabriel, avec qui je m'étais plus ou moins liée. Ce rapprochement amical est surtout dû à nos différences avec le reste de la population de Poudlard, restons lucides…

Rares sont les élèves qui trouvent Philomena "cool". Or voilà que la préfète de Gryffondor est de cet avis, pour des raisons qui échappent à la Concierge, et que cette adolescente charmante en vient même jusqu'à défendre Philomena contre les abrutis bêtes et méchants. Le clarification d'un tel comportement n'a jamais pu être totale puisque la Concierge et la Préfète n'ont jamais vraiment eu une conversion qui méritât un tel qualificatif. Dans une lettre qu'elle adresse à Joas, son meilleur ami, Philomena écrit cependant ces quelques mots : « Il y a une gamine qui prend très souvent ma défense face à ses camarades. Je sais trop peu de choses à son propos, et je n'ai pas encore réussi à savoir pourquoi elle agit ainsi, mais je dois reconnaître que c'est loin de me déranger… Je ne comprends pas, simplement. Elle te ressemble un peu, remarque. »

Un sale gosse, ce type. Toute cette inimitié commence un jour où il avait extrêmement plu, et où l'Administration de Poudlard avait eu la mauvaise idée d'organiser un match de Quidditch par un temps aussi maussade. La plupart des élèves étaient déjà rentrés au château et j'avais eu le temps de nettoyer totalement le Hall et les escaliers lorsqu'un autre groupe plus réduit fit son entrée en provenance du dehors, les bottes crottés et les tenues de Quidditch dégoulinantes d'eau, tout ceci salissant le carrelage nettoyé. Et bien entendu, mon sang ne fit qu'un tour, outrée de voir mon labeur réduit à néant. Une engueulade monumentale s'ensuivit, et je m'étais calmée lorsqu'un des joueurs eut la sottise de répliquer qu'après tout, c'était mon boulot de nettoyer derrière les élèves. La sentence fut prononcée immédiatement par mes soins, et cet arrogant petit bâtard dût se rendre à la Volière pour nettoyer les crottes d'hibou à la brosse à dents, sous mon regard inquisiteur et noir.